Nouvelles mesures pour les clients d’hôtels et de restaurants mais aussi pour ceux qui y travaillent. ©furkanfdemir – Pexels
Désormais le pass sanitaire est demandé aux clients d’hôtels et de restaurants, mais aussi à certains de ceux qui y travaillent. Ce qui rassure les uns, mais complique le quotidien des autres. A cela s’ajoute la fin du « quoi qu’il en coûte », remplacé par des prises en charge dites « sur mesure ». Ça se corse ou pas ? Éléments de réponse.
Les sons de cloches divergent. D’un côté, le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) fait état d’une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 40% chez 73% des restaurateurs, depuis le 9 août 2021, date d’entrée en vigueur de l’extension du pass sanitaire aux bars et restaurants. De l’autre, Bruno Le Maire l’assure : cette mesure « n’a pas eu d’impact sur l’économie, sauf dans les centres commerciaux ». Lors d’un point presse, le 30 août dernier à Bercy, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a affirmé que « les dépenses de carte de crédit la semaine du 9 août ont grimpé de 5% dans les restaurants et de 8% la semaine suivante, comparé aux mêmes périodes en 2019 ». C’est dans ce contexte que les salariés des établissements qui accueillent du public, dont les hôtels et restaurants font partie, doivent désormais être détenteurs d’un pass sanitaire. Une nouvelle disposition qui rassure les clients, mais contraint un peu plus les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Quant aux élèves ou étudiants en lycées hôteliers, s’ils veulent visiter le SPA d’un Palace ou la salle d’une table étoilée, ils doivent eux aussi présenter un pass sanitaire. Ce qui risque de compliquer certaines sorties pédagogiques en cette rentrée scolaire et universitaire.
Désormais le masque est obligatoire dans les établissements accueillant du public ©Francesco Paggiaro – Pexels
Les restaurants contraints de contrôler leurs clientèles © Mathias P.R. Reding – Pexels
Les vannes se referment peu à peu
« A partir du moment où l’économie française tourne à 99 % de ses capacités, nous devons sortir du quoi qu’il en coûte », a également annoncé Bruno Le Maire. Conséquence : à partir d’octobre prochain, fini le fonds de solidarité et place à un dispositif de financement des coûts fixes. A savoir : charges, salaires et loyer. Autrement dit : on passe d’une solution forfaitaire au cas par cas, que le ministre appelle du « sur mesure ». Les vannes se referment peu à peu, alors que dans une ville comme Paris, hôteliers et restaurateurs souffrent toujours de l’absence de la clientèle américaine et asiatique. Quant au tourisme d’affaires, il est également en berne à l’heure du télétravail.
Le pass sanitaire dont doivent désormais être détenteurs les clients et salariés © AFP / Dana Tentea / Hans Lucas
Toujours difficile de se projeter…
Enfin, si les destinations de bord de mer ont sauvé leur été, hôteliers et restaurateurs de stations balnéaires s’interrogent sur l’arrière-saison : vont-ils faire le plein ou pas ? Difficile de se projeter. Et ce d’autant que la fin des tests gratuits, prévue à la mi-octobre 2021, risque d’avoir des conséquences. Pour en être convaincu, il suffit de voir les files d’attente devant les tentes et autres barnums installés sur certains ports ou dans le cœur des villes, juste avant le déjeuner ou le dîner… Bruno Le Maire a promis un nouveau point la première semaine de novembre prochain, pour ajuster les dispositions qui doivent l’être, voire en prendre de nouvelles. Le bout du tunnel, ce n’est donc pas pour tout de suite.