L’accueil masqué au sein des hôtels Mama Shelter.
Photo: Francis Amiand/ Elodie Dupuis ©copyright Mama Shelter SAS
Une réception d’hôtel sans gel hydroalcoolique, c’est impensable aujourd’hui. Celui-ci prend bien souvent la forme d’un flacon transparent ou recouvert du logo de l’établissement. Parfois, c’est une colonne avec distributeur automatique. Mais au flambant neuf Mercure-Paris Gare de Lyon-Opéra Bastille, l’architecte d’intérieur Laurent Maugoust a imaginé un luminaire, tel un totem, pour dissimuler le corps du distributeur de gel Baptisée Ygy, cette colonne, dessinée avec la complicité de Cécile Chenais pour Laurent Maugoust Editions, intègre aussi un dispositif de contrôle de la température et un purificateur d’air. Après la banalisation de l’ordinateur pour le check-in, celle d’un spa ou encore d’un rooftop, ces nouveaux outils, liés au bien-être et à la santé, trouvent naturellement leur place dans un hôtel. Les comportements évoluent, l’hôtellerie les adopte et s’adapte.
Ygy, le premier totem à la fois luminaire et doté de fonctionnalités sanitaires. Une création signée Laurent Maugoust Editions.
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Les clients y gagnent en sécurité, confort et facilité d’usage
Dans les salles de bains aussi, ça bouge. Portes coulissantes automatiques à la place des poignées, toilettes à la japonaise, robinetterie à cellule électronique… ces accessoires vont, peu à peu, se généraliser, Covid oblige. Faut-il le redouter ? Certes, c’est un investissement supplémentaire. Mais il suffit d’un peu de recul pour s’apercevoir que les clients y gagnent, d’emblée, en sécurité, confort et facilité d’usage. Or, aujourd’hui, les voyageurs veulent être rassurés. C’est une des clés pour les fidéliser. Si bien que l’agencement même des chambres ou l’organisation d’un lobby sont amenés, eux aussi, à évoluer. Avec une priorité faite à l’espace. Même dans une petite superficie, on retire les objets et pièces de mobilier superflus. Les cloisons disparaissent pour fluidifier la circulation. Lors d’un webinaire organisé par l’Ameublement français en avril 2020, l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel a évoqué « des chambres conçues comme des cocons protecteurs, avec les mêmes fonctionnalités que dans un appartement ». Laurent Maugoust, quant à lui, va même au-delà : « Aujourd’hui, la chambre est aussi salle de réunion, bureau. Elle peut accueillir un événementiel, un dîner avec un chef, une dégustation de vins, un tournage, un shooting photo… C’est un lieu de vie, de jour comme de nuit. »
La chambre sans cloisons imaginée par Jean-Philippe Nuel ©Jean-Philippe Nuel
36 chambres transformées en espaces de projections privés
Message reçu chez MK2. La société de production et distribution de films a imaginé le premier cinéma-hôtel, boulevard Diderot, à Paris. Son nom : Hotel Paradiso. Signe particulier : chacune des 36 chambres est transformée en espace de projection privé. Une autre façon d’aller au cinéma, surtout quand les salles obscures n’ont pas encore rouvert leurs portes. A cela s’ajoute les nombreux hôtels qui proposent désormais la formule « qui dort, dîne » : on réserve une chambre, dans laquelle une table sera dressée et le dîner servi. Enfin, chaque mercredi et jusqu’au dimanche, la sart-up Staycation met en ligne une sélection d’opportunités d’évasion pour le week-end, à deux pas de chez soi. L’occasion pour une clientèle locale de profiter d’une piscine, d’une chambre avec terrasse ensoleillée, d’un massage dans un spa ou autre cours de mixologie, sans prendre ni train, ni avion. Quant à l’hôtelier, il s’ouvre à ses riverains. Une aubaine dans une ville comme Paris, sans touristes depuis le début de la crise sanitaire.