La terrasse du restaurant Cali Sisters à Paris 2ème © DR
Bars et restaurants ont rouvert leurs portes. S’il y a foule en terrasse au moindre rayon de soleil, c’est davantage pour boire un verre et grignoter que pour des repas. Et l’Euro de football ne fait qu’accentuer le phénomène.
Ça reprend, mais doucement. Certes, les Français sont ravis de retourner dans les cafés, brasseries et restaurants. Ils ont envie de se retrouver, se détendre, faire la fête. Et au moindre rayon de soleil, les terrasses affichent complet. Mais, la reprise est un brin plus poussive pour les établissements sans extérieurs et les hôtels parisiens, encore obligés de multiplier les offres attractives, faute de touristes et de clientèle d’affaires étrangère. Une tendance que les chiffres confirment. Selon le groupement des cartes bancaires, le mercredi 19 mai 2021, la restauration traditionnelle enregistrait une baisse de 20% en montant, comparé à la même période en 2019. Il reste donc du chemin à parcourir. Et ce n’est pas gagné. Car, autre constat : les consommateurs privilégient les bières, assiettes de frites, tapas ou autres planches à partager, au détriment d’une carte classique. Autrement dit : « finger food », « street food » et apéro ont la cote en ce début d’été. Les consommateurs recherchent de la convivialité, du « facile à manger » et surtout un rapport qualité-prix à défier toute concurrence. D’où le succès du hot-dog de Maison Plisson dans les Tuileries, des tacos de la cantine mexicaine El Vecino, au rez-de-chaussée de l’hôtel 1K à l’orée du Marais, ou encore de la cuisine de partage entre copains, de Cali Sisters, à deux pas de la Bourse.
El Vecino taqueria au RDC de l’hôtel 1K ou en click and collect au bureau comme ici chez Talent Developer! © Harupimedia
Le « click & collect » n’a pas disparu
Quid du « click & collect » ? Il n’a pas disparu, selon Zenchef. La preuve : 42% des clients de cette plateforme de réservation , qui avaient mis en place le prêt à emporter durant les périodes de confinement, continuent de le proposer aux consommateurs. Explication du phénomène : les restaurateurs sont désormais rodés au « click & collect » et c’est un moyen de générer un complément, non négligeable, de chiffre d’affaires. D’ailleurs, durant l’Euro de football, les ventes à emporter et livraisons de pizzas et burgers cartonnent. Quant aux établissements, ceux qui diffusent les retransmissions de matchs sur écran géant multiplient les réassorts de bière et de pommes de terre, car pintes et cornets de frites – surtout si elles sont « faites maison » – sont « numéro un » des ventes.
Durant l’Euro de football, les ventes à emporter et livraisons de pizzas cartonnent © Sortir à Paris
« Finger food », « street food » et apéro ont la cote en ce début d’été © T.D
Recharge de bière chez El Vecino! © DR
Les étoilés s’adaptent…
La reprise en cours pousse aussi les adresses gastronomiques à s’adapter, voire changer leur fusil d’épaule. Ainsi l’Epicure, la table triplement étoilée du chef Eric Frechon au Bristol, n’ouvrira qu’en octobre. En attendant, on peut savourer burger, salades ou pâté en croûte au Café Antonia ou au Jardin français, deux autres points de restauration du palace parisien. Même réouverture progressive chez Yoann Conte, sur les bords du lac d’Annecy. La table étoilée reprend du service le 8 juillet. En attendant, la carte de son « Côté Jardin » affiche tartare de thon ou autre carpaccio au déjeuner, crêpes et sorbets à l’heure du thé, pizzas et assiettes de charcuterie à partager à l’apéro. Une façon habile d’élargir et rajeunir une clientèle. Par ailleurs, le chef s’apprête à lancer un service traiteur : une version chic du « click & collect ».